Theodor Fontane (1819-1898), dont le rang dans la littérature européenne du temps ne le cède en rien ni aux romanciers français (Stendhal, Flaubert, Zola) ni aux romanciers anglais (Dickens, George Eliot, Thackeray), présente par rapport à eux une singularité remarquable en ce qu’il ne commença sa carrière de romancier, qui ne comprend pas moins de dix-sept titres, qu’âgé de soixante ans. Ayant consacré les décennies précédentes d’abord au métier d’aide-pharmacien puis à celui de journaliste et d’historien, il semble rétrospectivement, avoir butiné tout au long de sa vie ce qui allait devenir le miel narratif d’une œuvre dont l’humanisme profond ne peut manquer de frapper chacun de ses lecteurs. À ce titre, il mérite de manière urgente d’être découvert ou redécouvert par tous les amateurs de romans.