"On reconstitue quelque chose. On essaie de rassembler, on est comme un archéologue, qui essaie de reconstituer une histoire fabuleuse." Georges Pérec
Evoque-t-il un correcteur, un peintre, un libraire, un poète ou un éditeur, Amaury Nauroy le fait avec le même soin d’exécution, la même richesse du vocabulaire, une profusion de rencontres, de détails sur leur vie. Suffisamment présent lui-même pour que l’on sente cette présence aimante autour du sujet qu’il aborde : Jacques Chessex, Philippe Jacottet, Henry-Louis Mermod, C.F. Ramuz… L’auteur dont le nom commence magnifiquement avec Rondes de nuit, témoigne de sa relation aux uns et aux autres, amis ou famille, qui forment cette tribu poétique, semblant y trouver son vrai bonheur, sa vraie raison d’être. Mais c’est une présence qui ne passe rien, des vices, des tics, des affaiblissements dus au grand âge qui vous emportent un homme, un astre, en un rien de temps et le passe de sa table à trépas. De là bientôt dans l’oubli mais où quelque chose comme une légende tenace justifie qu’un jeune homme se donne mission de l’en sortir, se plonge tout entier dans son enquête car il reste toujours cette aura, cette mystérieuse vibration d’une vie, la persistance du souvenir et de l’œuvre non moins.