(...) Poète, chroniqueur (Le Train des jours), Gilles Ortlieb est parti sur les traces du Baudelaire belge dans un livre-hommage aujourd’hui réédité, Au Grand Miroir. On peut y lire ceci, à propos de son « exil absurde » : « Peut-être n’est-ce rien d’autre qu’il est venu chercher ici, le creux du monde, le retrait (…). Ou certaine façon de chuter, immobile, dans le brouhaha filtré d’un monde qu’il n’essaiera pas de retenir. »
Le 15 mars 1866, à Namur, sur le parvis de l’église baroque Saint-Loup, Baudelaire est victime d’une attaque cérébrale qui le laissera hémiplégique et aphasique. Rapatrié en France, le « sombre, solitaire, perdu, pessimiste sans merci », comme l’appelait Suarès, meurt dans sa 47e année, rue du Dôme, le 31 août 1867, rongé par la syphilis. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, trois jours plus tard, sous un ciel d’orage, en présence de Nadar, Champfleury, Manet, le jeune Paul Verlaine, et autres fidèles admirateurs.
Par Thierry Clermont