Le Soir - Carpe Diem avec Henry James

 Le Soir - Carpe Diem avec Henry James
12 novembre 2010

Carpe Diem avec Henry James

Bien sûr, sur une île déserte, on lirait avec appétit un vieux livre de poche abandonné. Mais agréablement installé chez soi, on savoure l’immense plaisir qu’il y a à plonger dans un livre édité avec soin et esthétique. C’est le cas du roman Les Ambassadeurs, de l’Américain Henry James, retraduit par Jean Pavans. Typo agréable, reliure de qualité, la brique est imprimée sur beau papier crème et présente en jaquette le tableau L’homme au balcon de Gustave Caillebotte.

Si la première traduction française de Georges Belmont pour Robert Laffont en 1947 était scrupuleuse, elle paraît moins « jamesienne » que celle que propose Jean Pavans, qui côtoie depuis trente ans l’œuvre de Henry James. Le traducteur nous présente avec une fougue contagieuse Les Ambassadeurs, que l’Américain considérait comme le meilleur des ouvrages qu’il a produits. Il partage l’enthousiasme de son auteur pour ce roman épais, brillant et subtil, écrit en 1903 en douze « livres » correspondant aux épisodes de la revue qui le publia avant qu’il devienne un livre. James y scrute le mode de vie à Paris et en France, en même temps qu’il incite chacun à profiter de la vie (Carpe diem), tout en sachant que la mort viendra.

Quel bonheur que ces pages comme nées en français et centenaires. On y accompagne Lewis Lambert Strether, un Américain de 55 ans délégué en ambassade à Paris pour ramener Chad, le fils d’une amie et l’amant d’une femme mariée, et qui, en route, reconsidère sa mission !

                                                                                                           Lucie Cauwe