Peter Handke et ses dialogues entre deux portes
Dans Une année dite au sortir de la nuit qui vient de paraître (éditions Le Bruit du temps), le très prolixe Peter Handke collectionne des bouts de phrases, des mini dialogues apportés « comme par le vent ».
Toujours désarmants, souvent loufoques. Idéal pour lire entre deux portes, deux stations de métro, deux verres. Exemple :
« — Que faut-il faire de ce tableau ?
— Rien. Mais il est là. »
Ou encore :
« — Est-ce qu’on ne s’est pas déjà rencontré quelque part ?
— Oui, à l’automne 1972
— Mais vous n’étiez pas encore né à ce moment-là !
— En effet. »
Un dernier pour la route :
« Et ne recommencez pas à vous vautrer dans l’herbe sans espoir ! »
Jean-Pierre Thibaudat