Édition et postface de Pavel Nerler
Traduction du russe et avant-propos de Sophie Benech
Format : 135 x 205 mm
224 pages
ISBN : 978-2-35873-057-0
Mise en vente : 22 octobre 2013
Epuisé dans cette édition, mais disponible en collection de poche (voir lien ci-contre)
Dans les années 1910, trois grands poètes russes, Nicolaï Goumiliov, Anna Akhmatova et Ossip Mandelstam, liés d'amitié et réunis par une même conception de la poésie, énoncent les principes de l'acméisme, une nouvelle « école » poétique qui se démarque profondément tant du symbolisme alors dominant, que du futurisme qui va bientôt s'épanouir.
Goumiliov, qui fut le mari d'Akhmatova et le père de son fils, est fusillé en 1921. Les deux poètes survivants, Akhmatova et Mandelstam, vont eux aussi connaître des destins tragiques. S'admirant et se soutenant mutuellement dans les épreuves, ils resteront fidèles à cette amitié de jeunesse à laquelle la femme de Mandelstam, Nadejda, est très vite associée. Après 1938, date de la mort de Mandelstam dans un camp, les deux femmes restent seules pour affronter la guerre et de nouvelles persécutions, unies par le souvenir d'un passé commun, et surtout par la mémoire de Mandelstam.
Ce livre de souvenirs sur Anna Akhmatova, récemment retrouvé et totalement inédit en français, a été écrit par Nadejda entre les deux tomes des mémoires que nous connaissons, tout de suite après la mort d’Akhmatova en 1966. Nadejda nous livre un portrait de son amie vue à travers le prisme de l'affection. Les anecdotes, les détails, les conversations font surgir devant nous une personne humaine et vivante, une Akhmatova à l'esprit acéré et à l'humour corrosif, avec ses petits travers, mais surtout son courage face aux épreuves, sa noblesse intérieure, et son immense talent.
Comme dans le premier tome de Contre tout espoir, la forte personnalité et la remarquable sensibilité poétique de l'auteur sont mises au service du poète à qui elle rend ici hommage. Et les réflexions des deux femmes sur la peur, le courage, la liberté, la poésie ou la société soviétique en évolution, donnent à ce portrait une ampleur et une profondeur qui en font bien davantage qu'un simple essai biographique.
Si elle ne l’a finalement pas publié, c’est sans doute qu’elle a souhaité en utiliser partiellement la matière dans le deuxième volet des mémoires, qui brosse un portrait plus général de l’époque dans laquelle avait vécu Mandelstam, et dont la tonalité est moins tendre que dans ces souvenirs plus intimes consacrés exclusivement à Akhmatova.
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